L’Église n’est pas une institution soumise à la compétition, avec des intérêts et des passe-droits à défendre. Elle est un chœur de chair, le Corps du Christ, né du « Oui » d’une Vierge à l’Annonciation et de son Fiat au pied de la Croix… Oui, l’Église est un cœur de femme. Voilà pourquoi la question de la place qui lui y est faite est une aporie ! Or, les femmes s’égarent dans une course à l’égalité, au lieu d’éclore pour la liberté, à la source de toute altérité.
Dès la Genèse, les femmes s’échappent des fonctions et des rôles que la caste sacerdotale veut leur imposer. Sarah, Rebecca, Ruth répondent « Me voici ! » au grand Appel de Dieu. Et puis, il y a les héroïnes, les combattantes, les prophétesses, Esther, Judith, Yael, Deborah qui, déjà, à l’instar de sainte Jeanne d’Arc ou sainte Geneviève, sauvent le peuple d’Israël des tyrans et des guerres. Avec les femmes et jamais sans elles, Dieu tisse l’Histoire du Salut. Et Il S’y est écrit, à l’encre de Son Sang, en S’incarnant dans l’une d’entre elles ; aucune autre religion n’ose affirmer cela.
En Éden, la femme a été tirée de la chair d’Adam et non de la glaise. Adam est l’ébauche, Ève son couronnement. Voilà pourquoi le serpent s’adresse à elle ; ce n’est pas parce qu’elle est la plus faible, mais au contraire, parce qu’elle est la merveille de Dieu et la clef de voûte de Son Cœur et de la Création. Car si la femme est l’avenir de l’homme, Marie est la vocation de l’Eglise.
Femme, « sentinelle de l’invisible » pour reprendre la belle expression de saint Jean-Paul II… Sentinelle de la Grâce, son amour ne dort jamais et affronte toutes les croix : celles de la tiédeur, de la peur, de la mort. Au Golgotha, elle demeure, au pied du Calvaire. Cette meilleure part, qui échoit à la femme, est celle de l’Adoration silencieuse, mais aussi celle du courage et de l’apostolat, à l’image de sainte Marie Madeleine, unique envoyée pour annoncer la victoire du Ressuscité aux apôtres apeurés.
Fondatrices de monastères, Docteurs, écrivains, mystiques ou chefs d’armées, dans le chœur et le « cœur de l’Eglise, la Femme est l’Amour. »
Eglise de l’Espérance. Eglise de la Résurrection.
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