Près de la grotte se tient Marie; elle apparait dans la mandorle de pierre auréolée de brume et de soleil…à ses jolis petits pieds, trois roses ont poussé au creux du rocher, et la source de paix a jailli. Le rosaire égrène ses Ave soulevant la traîne des nuages rebroussant le chemin des larmes. La pluie retient son pas ; suspendu au Souffle de la Vierge… J’écoute contre la terre toute chaude des rayons du soleil, le chant de la Salutation angélique reprise par des milliers de voix. Oui, “dormeuse du val marial” je me suis allongée, dos collée à la terre baignée encore du feu du jour; terre telle l’écorce du bon Pain de Vie. Je regarde le ciel et ses monts cotonneux dévoilant le sourire radieux de la femme de l’Apocalypse, de la Mère des tout petits martyrisés, des orphelins et des abandonnés; des pêcheurs et des humbles, des proscrits, des damnés de la terre. Et voilà que d’énormes bottes s’avancent…Bottes de Barbe-bleue, bottes de la dictature sans visage et sans nom; de la dictature ordinaire: “ça va? Me demande l’intrus? Oui, je regardais le ciel… Relevez-vous alors; c’est interdit! ” C’était à Lourdes sur la berge, et le Gave en colère se taisait…Et pour combien de temps encore?
Partager cette page
Partagez cette page avec vos amis !