. Où es-tu ma France Silencieuse sur les étangs du soir berçant les petites demoiselles flottant comme des enfants abandonnées à ta pitié ? Où es-tu patrie des rois sacrés par le Divin Messie ? Sacrés dans la Grâce et au-delà de la nature du sang ? Au-delà de la chair, il y avait une Autre Chair… Celle du Roi de ton cœur battant au cœur du cœur de Sainte Jeanne parfumant encore et pour toujours les eaux de toutes tes rivières… les eaux limoneuses de la Seine, le clapotis vert de gris de la Marne, les vagues espiègles au flux secret de la Saône, la voie royale de Dame Loire couronnant, majestueuse, les châteaux oubliés dans la poussière… France au grand corps de neige et de chaume, d’or de tes blés éperdus au vent d’Est quand la nuit t’enserre comme une louve… je me colle contre ta peau, France enguirlandée de cloches et s’élançant au cou d’un ciel de cendres où bat où brûle le cœur de Sainte Jeanne uni à Celui de Son Epoux, le Bien-Aimé des collines éternelles. France, où est ton Roi, le lys qui te blessa de Sa Pitié au cœur de ta chair, au vif de ton peuple, toi, sa fille de Vérité. Tu es née libre dans les eaux baptismales, tu ne le seras qu’immergée dans la Passion du Christ et avec Lui tu ressusciteras, souveraine. Jésus est ton unique Couronne, son reniement, ta chute irréversible ! France, où sont-ils les hommes… francs comme ceux qui t’élevèrent des ruines des grandes invasions… Ceux qui savent encore pleurer sur la douleur du monde et, debout au cratère des tempêtes, se relèvent dans la guerre pour que la Foi soutienne le monde et qu’il ne sombre pas tout à fait dans le néant… ceux qui protègent l’Espérance pour que la charité monte jusqu’au Ciel, jusqu’à Vous Seigneur… jusqu’à Votre Pardon. Ceux dont la colère ressemble à Votre indignation dans le temple, quand Vous flagellâtes les marchands… Aujourd’hui encore, Vos soldats chassent les commerçants de la mort blasphémant l’Image adorable de votre Face au tabernacle de notre corps; vous avez dit en vous esclaffant nous sommes comme Dieu, nous sommes des dieux; vous avez opprimé et vous avez violé; vous avez profané l’innocence et crucifié l’Amour; vous avez massacré au nom des idoles et colonisé jusqu’à stériliser la terre; vous avez éclaboussé le Ciel du sang de nos enfants et à présent, vous vous pavanez à l’horizon scellé où ne brille plus le soleil, ni la lune, ni les étoiles… Que tombe le voile sur les visages et les cœurs, que tombe la nuit sur les calvaires nus arrachés à leur Roi, les crèches consumées, les églises profanées; tombe la justice sur l’occident repu… Cette caste et leurs suppôts, leurs vassaux, leurs idiots, Vous a vendu Seigneur, non plus pour vingt deniers mais aux marchés du gène, du sexe et de la guerre. J’entends s’avancer, marée d’ébène murmurant sur nos crimes, Votre colère, mon Dieu. Au bout de la nuit, nous ferez-Vous miséricorde ?
Sainte Jeanne est le cœur battant de la France, ce cœur de vierge n’a jamais battu que dans Celui du Christ, n’a écouté que Lui… rose tournée vers son soleil, sainte Justice du Roi du Ciel se levant à l’horizon, sa douleur est sacrée dans la Sienne… pourpre son cœur baptisé en Son Sang. La France naquit de ce cœur. Elle s’inventa. La République recycla la mort
Au bûcher, sous le voile des flammes, Jeanne murmura peut-être : Marie est le nom de ma chair, France celui de ma terre, Christ Celui de mon Ciel ! Et flotte son manteau de Roi au Ciel là-bas.
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