Editions Dominique Martin Morin.
156 pages – 12,5 €
Dimensions : 13,0 cm x 1 cm x 18.5 cm
ISBN-13 : 978-2856524299
Date de parution : 10/2020
Préfaces, autres textes
Et Dieu créa la femme
Dans cet essai Maryvonne Gasse aborde la question de la femme dans notre monde actuel en l’insérant dans la révélation chrétienne – Genèse et mariologie – pour en dégager l’enjeu capital de notre avenir. En tant que journaliste à Famille Chrétienne, c’est un thème qu’elle a abordé à plusieurs reprises et qu’elle approfondit ici en structurant sa réflexion autour d’une problématique qui en souligne l’importance sociale dans un regard spirituel. Maryvonne Gasse dans cet essai dit les raisons d’espérer et les causes de l’échec et indique la voie à suivre. Il n’ y a aucune complaisance dans cet essai où le regard de Dieu, contemplant l’étendue du désastre dans sa création est poignant de vérité. Mais la figure de Marie éclaire le présent et l’avenir. Mariant une grande érudition à un grand bonheur d’expression qui nous la rend accessible, l’auteur nous promène du jardin d’Eden jusqu’à la déchéance actuelle et aux germes d’un possible renouveau.
Jacques Tremolet de Villers, extraits de la préface :
Nourrie aux plus hautes références, mariant une érudition à un grand bonheur d’expression qui nous la rend accessible, l’auteur nous promène du jardin d’Eden ou Dieu “jeune ensemble qu’éternel”, comme disait Péguy se promenait à la brise du soir en compagnie de ses enfants émerveillés jusqu’à la déchéance actuelle et aux germes d’un possible renouveau.
Véronique Lévy, postface :
A ceux qui croient qu’être née femme est une limite ou un déterminisme, aux spéculateurs de la pensée proclamant qu’on le devient, qu’il faut nous libérer de la toile des siècles d’un conditionnement tissé par un patriarcat jaloux de ses prérogatives sociales, politiques, culturelles, « Et Dieu créa la femme », nous guide à la source d’une féminité dépouillée des illusions qui la
corrompent. A sa genèse.
On découvre, dans la chair du texte délicatement ciselée, quelques citations dont l’éclat insolent confond le mensonge d’une égalité intégrale, comme cette phrase énigmatique de Léon Bloy : « plus une femme est sainte plus elle est femme. »
Soudain, la perspective s’inverse, le monde se retourne comme un gant, la conquête de la terre est abandonnée pour un envol à l’assaut du Ciel.
Maryvonne Gasse nous le rappelle : C’est là, la vocation de la femme, sa mission silencieuse scintillant telle l’étoile du matin, l’étoile d’un seuil sans retour… Liberté d’une transparence d’un cœur donné au risque de l’Amour, liberté inaliénable d’un Oui déchirant les temps qui désormais la diront bienheureuse…
L’Esprit suspend Son Souffle au souffle de Marie.
C’était à Nazareth et le nom de la Vierge était Marie. Ce Oui fut une révolution, au sens étymologique. Les potentats furent renversés de leurs trônes, les humbles relevés de l’oubli, les proscrits assis parmi les princes. Les cœurs purs virent le Ciel s’ouvrir.
« Et Dieu créa la femme » n’est pas un hymne, une ode lyrique aux dames d’antan, une nostalgie s’écoulant des crépuscules d’égéries maternelles, un chant du cygne de déesses païennes, un éternel féminin émergeant du génie des siècles d’un christianisme à l’agonie. Non. Ce livre se situe au-delà, à la frontière d’une révélation au sein de la Révélation : Apocalypse du Féminin ? Oui, en ce sens qu’il Dévoile cette altérité fondamentale aux racines de l’être… Altérité dans l’unité de la sponsalité, altérité de la virginité, altérité dans le don absolu de la maternité. Maternité engendrant l’esprit au cœur de la chair, cette chair de la mémoire où brille comme un Soleil Levant, la Memoria Dei.
Sur les pas de Gertrude Von Le Fort, Maryvonne Gasse nous confie que c’est au-delà du voile, sous la Tente de la Présence, que S’accomplit dans le secret de la contemplation ou de la gestation, le Mystère de la Grâce transfigurant la vie donnée. Absolument donnée. Auréolée de la Promesse de sa résurrection future. Scintillant de tout ce qui fut perdu pour la vie de l’autre. Accueillant cet autre tel un don du Tout Autre.
« L’Esprit Saint Te prendra sous Son Ombre», lui annonça l’Ange et il la quitta. »
L’Ombre est l’Habitation de La Lumière, et Dieu Se Voile de Sa Lumière. C’est au cœur de ce Mystère, et par-delà le Voile que Marie voit, ouvre la voie. Le Verbe Se fit Chair en sa chair… En notre chair, désormais. Depuis, dans le Oui lumineux de Marie, la femme est gardienne du temple, sentinelle postée aux portes de l’Indicible, aux fêlures où perce l’Invisible. Au seuil de toutes les nuits où le Verbe brûle comme un Feu. Comme IL brûla en elle.
Au commencement Dieu créa la femme… De la côte d’Adam, elle jaillit, fontaine scellée où se lit le Grand matin du monde avant la chute abîmé par son non. Mais au Cœur de l’Eternel, au Brasier Trinitaire, jouait déjà Marie…
« Ecce, Oui, et Magnificat » de l’enfance sautant à la gorge du temps, déliant ses cordes, sautant par-dessus bord de la mort dressée tout contre le péché des origines.
Et le Verbe Se fit Chair… Dans la chair de Marie.
Depuis ce Oui éclatant et sans pourquoi qui renversa la nuit, la Demeure de Dieu parmi les hommes fit de la chair de l’Homme, le temple du Très-Haut.
Et Il Se fit très-bas, au milieu de nous… Là, sous l’hymen de la virginité abritant comme un voile, le sanctuaire inviolé de notre conception, Dieu appelle l’âme par un nom que Lui Seul sait, inspire. Dès l’apparition du génome… Parfum de Son empreinte au toucher de Son Cœur.
Si la promulgation du dogme de l’Immaculée Conception couronne la fin du XIXe siècle, il enveloppe le XXe d’un linge d’Autel pour signifier que la vie de l’Homme est une offrande sacrée au silence du berceau en cette chair maternelle.
Et si, le 28 février 1988, saint Jean-Paul II place le XXIe siècle sous
l’éclat sans facette de ce Oui immaculé, c’est sans aucun doute pour révéler que le lieu de la maternité sera l’enjeu d’une guerre sans merci car il est intersection de la terre et du Ciel, croix dessinée au secret des entrailles pour que la civilisation des hommes ne sombre pas dans les
ténèbres d’une barbarie irrémédiable.
Car sous prétexte de d’égalité, l’altérité est violée. Sous couvert du principe de non discrimination, la dictature de l’uniformité étend ses droits pour servir la loi des marchés. Cette relativité de lois opaques bafoue la sainte Loi de Dieu protégeant les droits des hommes les plus fragiles et les plus nus. Aux frontières de la vie, aux frontières de la mort. Dès sa genèse et à la tombée de sa nuit,
l’Homme désormais est livré à l’esclavage indétectable labellisant sa chair conforme et uniforme, triant sa vie à naître ou à mourir.
Sous l’étendard de la liberté du choix d’avoir un enfant ou de ne pas en avoir, le sanctuaire du lieu de notre conception est profané. Le droit d’être mère ou celui de ne pas l’être dessine l’avènement d’un homme labellisé conforme, produit sur mesure, consommable ou jetable : embryons surnuméraires congelés aux chambres fortes de la Santé Publique, nourrissant de leurs cellules la fabrication de gamètes en série. Servant aux expériences d’une gestation artificielle de la maternité gérée comme une matrice pour Le meilleur des mondes croyant évacuer le pire, mais condamnant l’Humanité au fatum des séries et à la dictature du nombre.
Au Saint des Saint du tabernacle de la conception, Dieu « brode l’Homme dans le secret » au fil des quarante-six chromosomes, au secret de la trame d’un voile où apparait soudain Son Visage.
« Mon Visage, comme un sceau sur ton cœur ».
Mais les clients de la mort et les marchands du temple de nos corps dévastent l’Autel du Don et du Pardon… Ils colonisent la conception immaculée, le lieu de la maternité où Dieu Se dit et scelle l’irréductible liberté de nos vies.
L’auteur nous le rappelle… C’est cela que convoite le dragon, dès l’origine du monde jusqu’à la fin des temps : Au cœur de la maternité de la femme, bat le Cœur de Dieu. Là, Sa Paternité est touchée en Sa cible. Pour que
l’Eternité nous soit fermée.
La quête de l’immortalité est à ce prix.
Véronique Lévy
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