Si Je veux qu’il demeure jusqu’à ce que Je vienne, que t’importe ? Toi, suis-Moi. Là-dessus, le bruit courut parmi les frères que ce disciple ne mourrait point. Cependant Jésus n’avait pas dit à Pierre qu’il ne mourrait point; mais: Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe? (Jean 2, 21-23)
En ce crépuscule du Vendredi de la Passion, deux demeurent là, en ce point minuscule, hors de l’enceinte de Jérusalem, silhouettes dressées dans l’orage s’abattant sur le mont du crâne. La nuit tombe… Une nuit rousse de colère ; écarlate du sang du Roi jeté en pâture au peuple, le Seul qui puisse lui donner la Paix, et elle n’est pas du monde :
” Ô Mon peuple que t’ai-je fais, en quoi t’ai-je contristé? T’ai-Je fais sortir du pays d’Egypte pour qu’à ton Sauveur tu fasses une Croix? Ô Mon peuple assoiffé… Moi, Pauvre parmi tes pauvres, J’ai Soif de toi… Viens sur Mon Cœur, et tu trouveras le repos.”
Enseveli à la terre, en-dessous de l’arbre de la Croix, Adam dort, espérant l’aurore.
L’Eglise est engendrée ici, dans la douloureuse joie de l’union transpercée de deux Cœurs fondus l’un en l’Autre : Celui du Fils et de La Mère ; du nouvel Adam et de la nouvelle Eve.
Dans le don de sa vie, inséparablement liée à celle de son fils, et déposée avec la Sienne sur le bois de l’holocauste, Marie, comme jadis Abraham, nait à la Foi la plus nue. Mais aucun Ange n’arrête le bras du centurion romain, quand celui-ci, de la pointe de son glaive, transperce le Cœur de Dieu.
L’Eau et le Sang en jaillissent…
La Vierge y enveloppe la nuit, dans l’Espérance qui point.
La Piéta est debout, bras étendus, écartelés à Ceux de son Fils ; au seuil de l’échelle céleste… Jacob y dormait, dans l’embrasure du Ciel ouvert… Et ce Ciel est descendu dans la chair du monde ; Le Cœur de Jésus est ce Ciel… Où tournent et tournent, les Chœurs angéliques.
Le voile du sanctuaire de pierre du temple de Jérusalem s’est déchiré ; l’hymen du Tabernacle de chair reste intact. Le Ressuscité le traverse jusqu’à la fin des temps.
– Jésus, Ma douleur est sacrée dans la Tienne. Amour Tu peins mes yeux, bleu horizon. Pourpre, mes lèvres muettes, baptisées en Ton Sang. Flotte Ton manteau de Roi… au Ciel là-bas.
L’Eglise des origines et celle de la fin des temps est cette île minuscule… Jean, Marie, Silencieux amour; communion profonde de celle qui a bercé le Sacré-Cœur, avec le disciple bienaimé qui reposa tout contre Lui. Les battements de ce Cœur les unissent aux profondeurs d’une foi qui déjà, se déshabille dans la joie… Bienheureux les doux, ils obtiendront Miséricorde.
L’Eglise Johannique est cette naissance jaillie de l’Eau et du Sang au berceau de la Croix ; Elle est, et Elle sera cette Arche de l’Alliance rescapée du dernier Déluge ; Celle des humbles, des pauvres, des anachorètes, des moines et des vierges… Celle des athlètes de l’impossible : les saints, les martyrs, les fol en Dieu… Celle des Justes et des Béatitudes.
Elle demeurera éternellement, colombe blottie dans le creux du rocher, au Roc de la Parole. Ce monde passera mais Ma Parole ne passera jamais.
Le nom de la Femme est Marie,
la fiancée
l’Arche de l’Apocalypse.
Le sanctuaire de Dieu, qui est dans le ciel, s’ouvrit, et l’arche de son Alliance apparut dans le Sanctuaire… une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles.
Ap 11:19
Les apôtres des derniers temps s’enveloppent de son manteau de soleil comme d’une Voile… Et ils filent, traversant avec elle et saint Jean à bâbord, l’horizon de la mort.
La bannière de la Femme c’est l’Amour.
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