J’ai traqué ton visage des nuits sur la toile, j’ai traqué le moindre grain de ta peau… j’essayais de le deviner sous ton linceul de drap noir et je ne voyais que l’abîme de tes yeux.
J’ai traqué, au-delà de l’iris, la prunelle en sa cible comme pour la déchirer, y pêcher ton âme et ton cœur.
Au-delà encore, je traquais Son reflet et l’écho s’effaçant au néant, des battements de Son Cœur. Jusqu’au bout de ta nuit, jusqu’au fond de ta haine…
Où es-tu Emilie ?
Tu disais :”Si on m’enlève mon voile c’est comme si on m’arrachait la peau et qu’on voyait mes os”…
Quelle est cette violence qui t’a écorchée?
Depuis peu, depuis que tu es prisonnière dans ce camp kurde, il apparaît, à découvert, ce visage, et la pâleur bleutée de tes cernes, te donnent l’air égarée d’une proie…gibier exposé…à la honte, à l’opprobre, à la mort. Je ne te plains pas.
Tu as peur Emilie…soudain…toi qui voulais mourir pour tes ”frères”, ”en martyr” sur les sentiers héroïques du jardin d’Allah. Tu as peur? Comme au réveil d’une imposture.
Et sur la toile, tissée au réseau, prisonnière des fantasmes de vengeance, de milliers, tu es la reine déchue et autoproclamée du crime; ton doigt n’est plus ganté de noir pointé vers le ciel vide et sa fureur.
La menace pèse sur toi, l’ombre t’enserre…le crépuscule descend comme un autre voile…sans issue.
Je traque jusqu’au moindre grain de ta peau…le transpercer pour traverser l’atome le plus obscur et y planter Son Cœur ; au cœur de l’image défigurée, y semer Sa Ressemblance.
Sur ta dernière vidéo, tu apparais comme l’ado d’un reality-show; ta peur affleure…et tu n’as plus ton voile pour la cacher. Le jeu de rôle s’est inversé, tu es fouillée désormais par tous ces regards d’hommes kurdes ironiques et blessés…le mien interroge l’abîme du vide sidéral de tes yeux…à Sa recherche.
Vêtue d’un polo rose, tu ressembles à une jeune fille de bonne famille posant comme une racaille butée; rescapée d’un jeu vidéo, d’un jeu de massacre. Mais que croyais-tu, Emilie? Tu n’as et ne sera jamais l’héroïne d’un royaume virtuel, pas même celle d’un cauchemar s’enlisant dans la puanteur des cadavres et le parfum du sang. Tu ne fus que l’égérie frivole d’enfants malades d’un occident repu de sa puissance et de sa mort.
J’ai traqué ton visage sous le grain de ta peau; tes muscles; tes os…tes nerfs…jusqu’aux cellules originelles, en leur noyau, leurs chromosomes, pour y boire Son Visage au cœur de l’ADN.
Où es tu Emilie ?
J’ai traqué ton visage comme je traquais celui d’Irma, avant ma conversion…le visage blond et pâle d’Irma, son visage d’ange déchu, au camp de Buchenwald, posant fièrement, une schlague à la main, au bord d’une fosse commune.
La jeune fille danse avec la mort, elle danse…
Où es tu Emilie?
Tu es déçue…tu ne te repens pas, et je voudrais te voir en larmes, non de ta peur mais de Son Cœur, que tu as Crucifié…dans l’effroi des vies innocentes que tu brisas, au chaos des villes occupées de Syrie ou d’ailleurs.
Ta hargne est celle des enfants trop gâtés du siècle, des enfants de l’Occident sans Dieu, orphelins désœuvrés et perdus…ton regard ne reflète que le néant qui t’a piégée.
Il parait que celles que tu nommais tes sœurs, tu les traitais avec mépris, dans les rues de Raqqa, madones voilées au regard triste, victimes comme toi d’une tragédie orchestrée par les administrateurs planqués de cette guerre économique sans merci; colonisation rampant masquée derrière le voile de pacotille d’un humanisme sans Dieu.
J’ai traqué ton visage; déchiré ta peau pour mieux te haïr…Et un jour, c’est Lui qui posa Son Regard sur toi…en moi…je t’ai vue pour la première fois.
J’ai voulu alors sauver tes mots, mots s’effaçant déjà aux grandes eaux de l’histoire, mots pourtant, qui seraient une clef.
Déterrer un mot rescapé, tel l’enfant oublié sous les ruines d’un désastre.
Emilie, parle-moi !
Et puis une nuit…nuit blanche de ma colère glacée comme les petits corps refroidis des enfants chrétiens ou musulmans tombés entre les mains de tes maris… Oui, une nuit j’ai entendu tes mots m’appeler au secours, remontant peu à peu à la surface : ”j’aimais rester dans les églises, en silence…et là, je priais.”
Cette petite phrase si humble, s’effiloche à l’aube, au-delà des abîmes du néant, au-delà de la mort, dans un Royaume invincible et dont tu as perdu la clef… Retrouves-la Emilie!
Au journaliste qui t’a demandée pourquoi, tu n’étais pas devenue une chrétienne pratiquante, tu as répondu avec une triste évidence: “autour de moi, je voyais surtout des musulmans assumer leur foi”.
Où est-elle la Foi vive des apôtres et des Saints? Qu’elle traverse et ensemence l’absence ! De Sa vérité illuminant l’abîme d’une vie désertée de son sens, tel un corps arraché à son âme…
Béance prosternée devant l’idole consommant le vide, vacarme creusé par Satan au néant, à l’empire du mirage et du rien.
Emilie, avant de rejoindre la radicalité de ta haine, tu étais barmaid dans une discothèque, toi qui rêvais déserts et espaces inviolés où inspire Sa Présence.
Cette société, tu la vomissais, éprouvette de l’ennui et du crime ne disant pas son nom…invisible, indolore et multiple, déployant ses tentacules en rhizome, dans l’anonymat des visages fragmentés. Division armée de l’empire du néant.
Et pour échapper à cette mascarade idolâtrant la bêtise, le pouvoir et l’argent, tu es partie…
Au suicide
Ne parle pas d’héroïsme Emilie… Le Seul héroïsme c’est la radicalité de l’amour ; ne parle pas de martyr : L’unique martyr est témoin de Son Amour sans retour, pour que triomphe Sa Vie!
En avais-tu la soif …Réponds-moi!
Tu as fui une mascarade en brandissant ton voile comme l’étendard d’une autre mascarade… hélas ce fut au simulacre de Satan que tu perdis ton cœur … Non “aux sentes parfumées du jardin d’Allah.”
Mais où sont-ils les soldats du Christ, Je ne les vois pas aux fronts de toutes les guerres de l’amour ?
Les enfants d’Ismaël les exhortent à sortir des vitrines où ils dorment, à l’abri des larmes et du sang…par peur de se salir le cœur.
C’est Dieu qui les appelle de sa Soif redoutable
Et supplie :
– Donnez-Moi à boire, J’ai Soif de toutes ces âmes salies se perdant à la toile de Lucifer…J’irai aux silences effrayants, jusqu’aux bout de leur nuit et Je les étreindrai contre Mon Cœur ! Qu’ils croient et qu’ils voient que Je Suis la Vie de leur âme,
de leur cœur
Et des mondes!
Roi dépouillé bousculant vos systèmes, vos assurances érigées en remparts,
de Mon Amour!
Je suis virginité de l’éternité inviolée au Mystère de Mon Verbe, Amour terrifiant car JE vous demande tout… et Me donne Tout à vous qui Me persécutez dans mes petits martyrs innocents massacrés, ou mes prodigues dévoyés dans la haine et le crime qu’infligent leurs mains manipulées, marionnettes aux rets de Satan.
J’avertis Mes bergers endormis…Veillez sans relâche! Vivez de Ma Miséricorde invincible car Elle est Vérité! Mais si vous n’êtes pas dans la Vérité, vous ne connaitrez pas Ma Miséricorde et vous serez foulés aux pieds ! Car Ma Miséricorde n’est pas compromission; Elle n’est pas lâcheté; Elle n’est pas mélangée! Je vous l’ai dit: Je hais les cœurs partagés… Adorez votre Dieu…tout s’ordonnera à cet Amour, car Je suis l’Unique Paix,
l’Unique Espérance.
Mais ô, bergers égarés, au cœur endormi, vous effacez la mémoire des plaies vives pour éviter la Croix…et pour dormir encore…alors que mes petits sont crucifiés jusque dans le sein de leurs mères et dans la chambre nuptiale, au sanctuaire du génome profané que vous laissez violer pour effacer l’empreinte de Mon Amour où je les connaissais naître à la Vie de Mon Cœur…
Certaines voix de mes pasteurs s’élèvent dans cet enfer et Je les entends…mais si peu, hélas.
Les héritiers d’Ismaël sont l’aiguillon de Mon Amour blessé. Puissent-ils vous réveiller. Car s’ils ne connaissent pas Mon visage en plénitude, ils Me craignent, M’adorent. Leurs femmes ne parlent pas de supprimer l’embryon en invoquant un droit illégitime!
Je les attends …
Ils goûteront à la Promesse en plénitude et seront héritiers eux aussi de l’Unique Alliance Nouvelle et Eternelle.
Emilie, enfant de la colère t’enfonçant aux ténèbres, fille de Caïn errant loin de Ma Face…
Tu n’es pas de la descendance d’Ismaël, reflétant en creux Mon Visage, lui, dont J’ai béni la descendance pour qu’il soit le rempart de Ma Gloire outragée par vos lois impies! Et qui t’ont corrompue!
Ô Emilie, si tu avais croisé le regard d’un guerrier de Ma Miséricorde, d’un de Mes ardents, d’un Saint François ou d’un Padré Pio au silence d’une église, au détour d’une rue, l’aurais-tu écouté?
S’il avait planté ses yeux dans les tiens, t’aurait-il brûlée de Mon Amour …
L’aurais-tu suivi à l’aurore
de Mon Regard
Se levant
En toi
Brûlant ta mort, tes péchés et ta haine
En Ma résurrection?
Il se fait tard, pour ton remord… Pourtant c’est l’heure encore, de Ma Miséricorde
Et de Ma Croix…
Mais si tu La refuses, l’éternité de Ma Justice fondra sur toi !
Et la justice des hommes n’est rien face à Mon Verbe !
Pourtant, leur justice te conduira à Ma Croix.
T’y uniras-tu,
Accueilleras-tu le repentir
Pour qu’en jaillisse le miel de Mon Pardon?
Celui qui n’aime pas demeure dans la mort; Quiconque hait son frère est un meurtrier, et vous savez qu’aucun meurtrier n’a la vie éternelle demeurant en lui.(1 Jean 3)
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